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La Vallée des Rois

Plan de la Vallée des Rois

Dans la vallée de Biban el-Moulouk, " la porte des rois " s'étend la nécropole des grands souverains de la XVIIIème à la XXème dynastie. Son histoire commence lorsque Thoutmosis Ier décide de séparer les tombes royales des temples funéraire : le pharaon souhaite ainsi donner une sépulture à son corps dans un lieu secret et inaccessible. Sa décision interrompt brutalement une tradition vieille de 1.700 ans. Son architecte, Inéni, creuse un puits dans une vallée solitaire, créant dans la roche un escalier qui tombe à pic, au fond duquel tombe le sépulcre. Il s'agissait d'un schéma nouveau que devait imiter les pharaons suivants. C'est ce même Inéni qui fit inscrire à quel moment il avait mené son entreprise, dans le plus grand secret, faisant graver sur la paroi de la chapelle funéraire la phrase suivant : " Moi seul ai surveillé et dirigé la construction de la tombe rupestre de Sa Majesté. Personne n'a rien vu ni entendu. ". Cette dernière phrase est peu crédible car elle laisse à supposer que les rares ouvriers présents sur le chantier ont su préserver le secret.

Mais le repos éternelle de Thoutmosis Ier (comme celui est autres pharaons défunts), ne devait pas durer longtemps, car déjà à l'époque et malgré la vigilance des gardes qui surveillaient jour et nuit, les mains avides des pilleurs commencèrent à faire disparaître le précieux mobilier funéraire. L'un des objets les plus convoités était le célèbre " Scarabée du cœur ", un amulette qui, placée sur le cœur de la momie, permettait au défunt d'être sauvé au moment du jugement, quand ses actions étaient posées sur le plateau de la balance de Mâat.

Un destin contraire empêcha les puissants pharaons de jouir d'un repos éternel. En effet, à l'époque fragile des ramessides, les prêtres d'Amon, jadis influents, avait perdu toute autorité. Dans leur dévotion inaltérable aux souverains, pour leur assurer une vie tranquille dans l'au-delà, le prêtres commencèrent à déplacer les momies royales d'une sépulture à l'autre. Ces transferts étaient si fréquents que Ramsès III fut enterré trois fois. Finalement, on décida d'aménager dans le plus grand secret un abri presque inaccessible : on fit creuses dans la montagne de Deir el-Bahari un puits de près de 12 mètres de profondeur, d'où partait un très long couloir qui débouchait sur une vaste enceinte. De nuit, avec la plus grande précaution, à la lueur de quelques torches, les prêtres sortirent les pharaons de leurs sarcophages et les rassemblèrent dans la caverne creusée dans la montagne. Afin de pouvoir les identifier, ils attachèrent même autour du cou de chacune des momies un sceaux portant leur nom. Au total, on y a retrouvé près de 40 pharaons gisant les uns à côtés des autres, cachés à l'abri de cette sépulture anonyme, au cœur de la montagne, et qui devait y séjourner près de 3.000 ans.

C'est un jeune pilleur de tombes répondant au nom d'Ahmed Abd el-Rassoul qui découvrit par hasard cette cachette en 1875 : durant six ans ses frères et lui réussissent à garder le secret, s'enrichissant du commerce des objets qui entouraient les momies royales. Cependant, le secret fini par être découvert, et le 05 Juillet 1881, après un long interrogatoire, le jeune arabe conduit le vice-directeur du musée du Caire, à l'époque Emil Brugsch, jusqu'à l'entrée du puits. Quelques jours plus tard, les momies furent emballées et transportées dans la vallée, où une barque les achemina vers le Caire et allaient être conservées dans une pièce dont la température et le degré d'humidité sont constamment surveillés, bien loin de leur sépulture originelle.

Toutes les tombes présentaient plus ou moins les mêmes caractéristiques, c'est-à-dire une porte ouvert dans la paroi rocheuse, un couloir d'une centaine de mètres percé de niches, en pente, et diverses enceintes dont le toit était soutenu par des piliers, avec la salle du sarcophage au fond. De nos jours, on accède à la Vallée des Rois par une route confortable qui suit,en grande partie, l'ancien parcours des cortèges funéraires.