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Auguste MARIETTE

 

Auguste MARIETTE

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  Comme pratiquement tous les grands découvreurs des merveilles de l'Egypte, l'arrivée de Mariette sur la terre des pharaons en Octobre 1850 est l'objet du hasard. Remontons 5 ans auparavant. Mariette alors professeur de dessin à Boulogne sur Mer, vient de mettre en terre un lointain cousin : Nestor Lhôte. Nestor Lhôte s'étant illustré pour être le dessinateur de Champollion. C'est en classant ses notes et son impressionnante collection de documents sur l'Egypte que Mariette se prend de passion pour ce pays si envoutant.

La Naissance d'une Passion

  Mariette décide alors de cesser sa carrière de professeur pour se consacrer à sa nouvelle passion. Il trouve alors un emploi de commis au musée du Louvre. Il gagne une somme dérisoire en comparaison de son ancien salaire. Sa mission : remplir des étiquettes. Cela lui permet d'apprendre le copte et l'écriture hiéroglyphique. Il acquiert de telles connaissances que deux égyptologues confirmés Emmanuel de Rougé et Charles Lenormand, lui confient, au nom du gouvernement, la mission d'acheter des manuscrits en Egypte.

L'arrivée en Egypte

  Mariette arrive donc à Alexandrie dans le but de dénicher des documents coptes. Mais  cette tache va s'avérer très difficile. En effet, une dizaine d'années  auparavant deux anglais répondant au nom de Curzon et Tattam, on sciemment  enivré les religieux du monastère de Ouadi afin de leur dérober des manuscrits précieux qui sont maintenant exposés au British Muséum. Devant un tel sacrilège, le Patriarche du Caire à fait murer toutes les bibliothèques des églises coptes d'Egypte.

Sur la piste du Serapeum

  Mariette attend donc au Caire qu'on lui accorde l'accès à ces précieuses bibliothèques. Il installe  sa tente au pied des Pyramides de Gizeh. Il découvre dans plusieurs demeures du Caire et d'Alexandrie des sphinx identiques provenant de la nécropole de Saqqarah. Il connait l'existence de papyrus parlant du Sérapéum (immense tombeau des taureaux Apis à Saqqarah où les pharaons de plusieurs dynasties inhumaient cet animal sacré). Il se rappelle également que Starbon (géographe grec du Ier siècle avant J.C.) a écrit " Le sérapéum est construit en un lieu tellement envahi par les sables qu'il s'y est formé, par l'effet du vent, de véritables dunes et que, lorsque nous le visitâmes, les sphinx étaient déjà recouverts, les uns jusqu'à la tête, les autres jusqu'à mi-corps ".
  Il utilise donc les 1000 francs qui lui sont alloués pour ses recherches. Il explore Saqqarah, et en quelques jours découvre un premier sphinx, identique à celui qu'il a vu au Caire. Il en est sûr, ce sphinx, comme les autres, fait partie du Dromos, la longue allée qui mène au Sérapéum. Il s'attèle à la tache avec l'aide de 30 hommes. Ils mettent à jour 141 Sphinx sur plus de 200 mètres, ainsi que de nombreux tombeaux de la Vème dynastie. C'est d'ailleurs dans un de ces tombeaux que Mariette découvre la célèbre statue du " Scribe Assis ".Il met à jour un immense hémicycle contenant 11 statues représentant des grands poètes et philosophes de la Grèce antique. Mais pas de trace du Sérapéum dans cette direction.
  Il sort du sable un temple érigé par Nectanébo II (dernier roi de la XXXème dynastie), puis un nouveau Dromos de 86 mètres qui mène à une enceinte rectangulaire. En soulevant les dalles de cette allée de sphinx, Mariette découvre des statues et des représentations du Dieu Apis. 

Une Courte Interruption

  Mais Abbas Pacha, neveu de Méhémet Ali, trouve que son oncle accorde bien trop de passe droit aux chercheurs européens. Il décide de faire fermer les sites de fouilles un à un. Mariette n'est pas épargné. Alors qu'il était si proche du but il doit cesser ses recherches. Après 6 mois passés à supplier, à prouver l'importance de sa découverte, Mariette peut enfin reprendre les fouilles.

  Le12 Novembre 1851, Mariette met à jour une tranchée taillée dans la pierre menant à un souterrain. Dans les parois sont creusées 28 chambres. En février 1852, Mariette pénètre dans les catacombes. Il découvre les sarcophages des taureaux sacrés vides. Par la suite, il trouvera à un niveau inférieur 28 momies d'Apis intactes dans leur sarcophage en bois, ainsi que le corps d'un des fils de Ramsès II, Khaemouaset, grand prêtre de Ptah.

Le Retour en France

  Le 15 février 1855, Auguste Mariette est nommé conservateur adjoint du département des Antiquité égyptiennes du musée du Louvre. Ce poste lui offre une vie confortable à Paris. Mais Mariette ne rêve que d'une chose : retourner sur la terre des pharaons.

  C'est Ferdinand de Lesseps, ami du vice-roi d'Egypte Saïd Pacha, qui propose à Mariette d'organiser le voyage et le séjour que doit faire Napoléon III en Egypte. Il est chargé de lui faire visiter les plus beaux sites d'Egypte et d'entreprendre des fouilles afin que l'empereur puisse compléter sa collection d'antiquités égyptiennes. Mariette accepte cette mission  et se rend au Caire. Mais Napoléon III décide d'annuler son voyage et ne suivra pas les traces de son oncle en Egypte. Mariette reste tout de même au Caire est explique son projet de grande ampleur à Saïd Pacha : la sauvegarde du patrimoine égyptien.

Il a assisté au pillage de l'Egypte

  Au cours de ses précédents voyages, et lors de ces fouilles, Auguste Mariette a pu  constater que les objets les plus précieux de l'ère pharaonique ont du faire face à des pilleurs de plus en plus nombreux. Dans un premier temps il a constaté que bon nombre de fouilles se font faites sans autorisation. Les objets alors découvert son expédiés à l'étranger, aux personnes qui ont financé  les recherches. Ces personnes n'ont qu'un objectif : avoir toujours de plus en plus d'objet précieux à exposer, le côté scientifique ne leur importe guère. Mariette assiste impuissant à la destruction de certains monuments et au pillage de multiples tombeaux.

  Mariette montre au vice-roi son profond attachement à la culture et à l'histoire de l'Egypte. Il propose donc des mesures de conservation des Antiquités, et en 1858 propose la création d'un service de protection du patrimoine égyptien antique. Plusieurs plans sont proposés, mais quoiqu'il en soit il s'avère nécessaire de contrôler les fouilles, de choisir un moyen de conserver les antiquités, comptabiliser le personnel et le matériel nécessaire aux travaux.

Le Nouveau Directeur des Antiquités Egyptiennes

  Le 1er Juin 1858, Mariette est nommé directeur du Service des Antiquités en Egypte. Son ami Bonnefoy est nommé inspecteur des fouilles. Le service est censé assurer la recherche archéologique sur différents sites, ainsi que la conservation des monuments et des antiquités en attendant qu'elles soient exposées dans un musée. Mais il n'est rattaché à aucun ministère, tout dépend du bon vouloir de Saïd Pacha. Des travaux sont entrepris en même temps à Saqqarah, à Gizeh, à Abysos, à Edfou. Des temples sont déblayés, des nécropoles mises à jour. Les fouilles des indépendants sont doivent faire l'objet d'un recensement au Service des Antiquité qui conserve un certain nombre d'œuvres.

  Au fil des ans, le Service fait d'immenses découvertes qui seront pour la plus part exposées au futur Musée du Caire. Mais les relations avec le successeur de Saïd Pacha, Ismaïl Pacha, ne sont pas toujours très bonnes. Mariette doit souvent se battre pour que le Service des Antiquités continu d'exister. C'est grâce ç lui que l'Egypte prend conscience de la richesse de son patrimoine, apprend à le conserver et à la protéger.

  A sa mort, la direction du Service est assuré par Gaston Maspero, puis des égyptologues français suivront jusqu'en 1952. Depuis cette date, ce sont les égyptiens eux même qui gèrent leur patrimoine.

Le Musée du Caire

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  Au fur et à mesure que les chantiers de fouilles se multiplient en Egypte, Mariette se trouve à la tête de trésors archéologiques qu'il convient de protéger et d'exposer au public. Ainsi il eut l'idée d'un musée archéologique qu'il installe à Boulaq, au nord de la Capitale, le long du Nil. Mariette est mort depuis plus de 20 ans quand, en 1902, est inauguré le Musée du Caire. La statue en bronze d'Auguste Mariette veille sur le Musée du Caire, le premier mondial par l'importance de ses collections. Le tombeau de marbre, qui rappelle un sarcophage, est l'hommage du peuple égyptien au grand archéologue qui a contribué plus que tout autre à préserver l'héritage historique du temps des pharaons.


Dernière Mise à Jour dimanche 27 octobre 2013~~ Copyright 2005 - 2013. Tout droits réservés ~~