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Sésostris Ier

 

  Fils et successeur d'Amanemhat Ier, Sésostris Ier est initié par son père très tôt au rôle difficile de pharaon. Multipliant les conseils et les recommandations, il lui enseigna la vigilance et la méfiance à l'égard de son entourage, sans exclure pour autant la sagesse et la générosité.
On ne connaît pas les circonstances de la mort d'Amanemhat Ier qui fût, peut être, malgré sa méfiance, victime d'un complot à l'initiative de son harem. Mais nous savons en revanche que Sésostris Ier a retenu les leçons de son père et qu'il est parvenu à déjouer une conspiration montée contre lui par son propre frère.
  Dès qu'il fût au pouvoir, Sésostris Ier épousa la reine Snefrou et embaucha comme vizir Mentouhotep qui lui était entièrement dévoué. Il fit exécuter les volontés de son maître dans un contexte de fortes traditions. Il mit également en place une foule de fonctionnaires compétents. C'est en partie à cette administration rigoureuse que le règne de Sésostris Ier doit sa prospérité, les finances faisant l'objet d'un soin tout particulier : chaque dépense devait être notée par un scribe et justifiée, même si elle relevait du roi directement.
  Il poursuivit donc la politique de son père en Nubie et atteignit la troisième cataracte du Nil. Il prit possession des mines d'or de Ouadi Allaki. Pour conjurer les dangers des conspirations de palais qui avait conduit à l'assassinat de son père, Sésostris associa pour la première fois de l'histoire son fils aîné au trône et tous ses successeurs allaient suivre son exemple.

Un grand bâtisseur

  La véritable grande œuvre de Sésostris est la récupération et la valorisation de cette aire vaste au sud-ouest du Caire qu'est l'oasis du Fayoum. Grâce à de grands travaux de canalisation et d'irrigation, il convertit cette région en l'une des plus fertiles de toute l'Egypte.

  Deuxième, et l'un des plus glorieux, pharaon de la XIIème dynastie, Sésostris Ier est dans la grande tradition des souverains bâtisseurs et administrateurs qui firent la gloire et la prospérité de la civilisation égyptienne. Ce qui n'est pas peu dire quand on sait que celle-ci fut elle-même l'une des plus prestigieuses de l'histoire de l'ancienne Egypte. 

Tenir compte des erreurs du passé

  Sésostris Ier, dont le règne s'illustre par une période de paix et de prospérité, fut un soldat qui mena une guerre victorieuse contre les libyens et alla livrer bataille jusqu'en Asie. Mais c'est surtout par son génie d'administrateur et ses talents de bâtisseur que le pharaon marqua son règne qui se situe de 1970 à 1936 av JC. Ce qu'il voulait éviter à tout prix c'est le retour du désordre de la période intermédiaire qui avait fait suite  à l'Ancien Empire. Episode de cauchemar pendant lequel la nation égyptienne faillit périr du fait de la division de la Haute et de la Basse Egypte où une rivalité venait de renaître. L'Etat était alors réduit à la plus complète impuissance , l'anarchie, la confusion régnaient partout. Les fonctionnaires puisaient dans le Trésor, les bandits venaient rançonner les habitants. Les cités se faisaient la guerre et se déchiraient entre elles. Même si tout cela était fini puisque le pays était de nouveau unifié et l'autorité de l'Etat restauré, Sésostris Ier va encore consolider les structures de son pays et améliorer son organisation, tout en apportant à son peuple la paix, le bien être et la justice.

Des lois plus équitables

  Il institua une fiscalité mieux adaptée à son époque. De nouvelles lois plus équitable furent édictées, notamment en matière de dettes. Il rendit leur liberté aux prisonniers de guerre. L'élevage et la culture prirent un nouvel essor. D'importants travaux d'irrigation furent entrepris.  C'est sous son règne que fût creusé le grand canal unissant le Nil à la mer rouge. Dans le même temps, le souverain limita les pouvoirs des nomarques, puissants dignitaires qui voulaient dominer sans partage les nomes (Les nomes, au nombre de 42, sont les circonscriptions administratives de l'Ancienne Égypte).

  Dès lors, rien d'étonnant à voir son peuple le vénérer et chanter ses louanges. Il est l'"étoile qui éclaire le double pays", le "faucon conquérant", ou le "maître universel". Dans certaines villes, le culte rendu au pharaon surpasse celui du Dieu local. Familier de la cour, le poète Sinouhé, dans son "Roman", décrit le souverain comme "un dieu sans pareil, un maître de la sagesse, parfait dans les plans". Une glorification qui témoigne de l'harmonie qui caractérise la civilisation du Moyen Empire.

La Capitale de Sésostris Ier

C'est à Licht, près de la province du Fayoum, en Moyen-Egypte, que le souverain fixa sa capitale. Dans le même temps, il confia à l'un des ses plus fidèles dignitaires le soin d'administrer Thèbes. A Licht, Sésostris Ier se concilia le clergé d'Amon, qui restera une puissance considérable à Thèbes, ainsi que celui de Ptah, de Memphis. Son tombeau est une pyramide de 60 mètres de haut dont les couloirs intérieurs sont aménagés en un véritable labyrinthe afin de décourager, ou de perdre, les pilleurs de sépulture.


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