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Amenhotep III / Aménophis III

 

Le règne d'Amenhotep III, qui dura presque 40 ans, fut l'un des plus stables de l'histoire égyptienne : la situation interne de paix et de prospérité favorisait un brillante épanouissement artistique. Peu de temps après son couronnement, il épousa Tiy, qui allait jouer un rôle très important non seulement dans la vie de son époux mais aussi dans celle du pays tout entier. Tiy venait de Haute Egypte, mais elle n'était sans doute pas nubienne. Tiy n'est donc pas de sans royal. C'est précisément ce qui nous laisse penser que les deux jeunes gens firent un véritable mariage d'amour. Tiy devient ainsi " Grande Epouse Royale " et ses enfants étaient destinés à monter sur le trône : Son fils aîné étant mort, c'est le deuxième garçon qui deviendra plus tard pharaon sous le nom d'Amenhotep IV, qu'il changea pour celui d'Akhenaton.
Même après la mort  d'Amenhotep III, la reine veuve devait conserver à la cour un pouvoir notable et un certain poids politique. Une lettre adressée à Akhenaton par le roi de Mitanni en témoigne : " Toutes le paroles que j'ai dit à ton père, ta mère Tiy les connaît ".
Amenhotep III associa toujours son épouse aux inscriptions et aux représentations artistiques. Dans le groupe colossal découvert démembré à Karnak en 1906 et recomposé au Musée du Caire, Tiy est représentée de la même taille que le pharaon et non quatre fois plus petite, comme l'enseignait la tradition. Pour elle, Amenhotep III fit même creuser un lac en 15 jours seulement au sud de Médinet Habou.
Fréquemment, et souvent injustement, on décrit ce pharaon comme un souverain faible, cruel et qui recherchait le luxe. En réalité, Amenhotep III sut profiter du moment de bien-être et de grand épanouissement que vivait alors l'Egypte pour embellir le pays d'œuvres architecturales extraordinaires.
A Karnak, Amenhotep II fit agrandir et améliorer le temple dédié à Amon : il fit ériger la colonnade centrale de la grande salle hypostyle, dont la hauteur différente des salles sur les côtés crée un savant jeu de lumière qui contribue à l'atmosphère du lieu. On lui doit le gigantesque scarabée près du lac sacré, le très élégant temple de Mout entouré d'un lac en forme de fer à cheval dont la fraîcheur des eaux servait, disait-on, à apaiser la colère de la déesse lion Sekhmet. Il était aussi à l'origine du temple de Khonsou et du temple consacré à Montou.
Le chef-d'œuvre d'Amenhotep III demeure cependant le temple de Louxor érigé en l'honneur d'Amon Râ. On doit à Amenhotep III l'importante colonnade de 52 mètres de long, formée de 2 rangées de 7 colonnes campaniformes, qui conduit à la splendide cour entourée sur trois de ses côtés, par deux rangées de colonne au chapiteau en forme de fleur de papyrus fermée, véritable forêt de pierre d'une beauté incroyable. De là, on passe une salle hypostyle transversale pour pénétrer dans le dernier sanctuaire, la partie la plus sacrée et inaccessible aux fidèles et qui était le lieu de la plus grande fête solennelle de l'année : la fête d'Opet.
Cette fête durait 15 jours et commençait le 19ème jour du mois de la crue (soit fin Août). Le point culminant de la cérémonie était le moment où la barque sacrée d'Amon Râ sortait du temple de Karnak, transporté par 30 prêtres et suivie par les barques de Mout et de Khonsou. Elles parcouraient toute l'allée de sphinx pour arriver au temple de Louxor. Là, les barques étaient enfermées quelques jours dans le sanctuaire, puis retournaient au temple de Karnak accompagnées d'une foule qui dansait et chantait en l'honneur du Dieu.
De l'immense temple qu'Amenhotep III voulut construire sur la rive occidentale de Thèbes, il ne reste que deux statues colossales qui autrefois flanquaient l'entrée. Elles représentent le pharaon assis sur son trône, les deux mains posées sur les genoux. Elles furent taillées dans des blocs monolithiques de grès et mesurent presque 20 mètres de haut.
L'historien grec Strabon rapporte qu'en l'année 27 avant JC, à la suite d'un violent tremblement de terre qui secoua toute la région thébaine, les colosses se fissurèrent. Dès lors, au moment où le soleil pointe, l'une des statues se met à émettre des sons, à " parler ". Les poètes grecs voulurent que la " Pierre qui chante " représentât Memnon, le fils mythique d'Eos, déesse de l'Aurore et de Tithonos, à qui Achille avait donné la mort sous les murailles de Troie. L'Aurore, en larmes, aurait obtenu de Zeus que Memnon ressuscitât une fois par jour. Ainsi, chaque matin, quand sa mère inconsolable caresse son fils de ses rayons, celui-ci répond par de longs gémissements.


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