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Amenhophis IV / Akhenaton

 

Deuxième fils d'Amenhotep III et de Tiy, Akhenaton entra dans l'histoire comme le roi hérétique, le pharaon schismatique, mais aussi le souverain poète. On l'a qualifié tour à tour de mystique, d'idéaliste, de fanatique, de malade, de manique religieux. Des hypothèses ont été formulées selon lesquelles il aurait été un prisonnier nubien castrat, ou une femme déguisée en homme. Il s'agissait donc d'une personnalité complexe, une figure unique et exceptionnel dans l'histoire de l'Egypte ancienne.
Le jeune Amenhotep IV passa ses premières années dans le palais thébain d'El-Malgatta. Le fait qu'il ait pu être co-régent de son père fait encore l'objet de débats. Ce qui, en revanche, est certain, c'est qu'il monta sur le trône à l'âge de quinze ans, déjà marié à Néfertiti.
Amenhotep IV fut à l'origine de la réforme religieuse la plus importante de l'histoire égyptienne. Il faut rechercher les racines de cette révolution religieuse dans les anciennes dissidences entre le pharaon et le clergé d'Amon. Dès l'époque d'Amenhotep III, les prêtres de Thèbes avaient acquis une puissance telle qu'ils avaient presque crée un Etat dans l'Etat. Les dons qui arrivaient au temple d'Amon étaient infinies et savamment administrés par le clergé. Une grande part de terrains fertiles autour de Thèbes appartenait aux prêtres. Les temples érigés en l'honneur d'Amon se multipliaient à travers tout le pays et étaient eux-mêmes propriétaires d'ateliers d'artisanat et de bétail. Les rentes affluaient en grandes quantités et étaient en majeure partie exonérés d'impôts.
Préoccupé par cette situation, le jeune Amenhotep IV, dans sa 5ème année de règne, décida de modifier radicalement la tradition religieuse. Il remplaça ainsi le culte d'Amon par celui d'Aton, le disque solaire, pour l'adoration duquel il n'était pas besoin de simulacres : il ferma les temples et dispersa les prêtres.
Par ce geste, le pharaon, qui ne se fait plus nommer Amenhotep (qui signifie " Amon est satisfait ") mais Akhenaton (" le serviteur d'Aton "), combattait moins le culte du dieu Amon que la chasse religieuse liée à ce culte. Il prôna un monothéisme absolu : seul existait Aton, représenté sous la forme d'une disque solaire d'où émanent une douzaine de rayons terminés par des mains qui tendent le symbole de vie, l'Ankh.
Une fois fermés les temples des autres Dieux, les noms des divinités effacés à coups de marteau sur les monuments et les objets, et les prêtres dispersés, un seul acte manquait : celui d'abandonner Thèbes pour choisir une autre capitale. La 6ème année de son règne Akhenaton décida de faire un grand pas et de créer, à partir de rien, une nouvelle cité : Akhetaton " l'horizon d'Aton " fut fondée en plein désert, à mi chemin entre Thèbes et Memphis dans la zone d'Hermopolis.
La ville fut construite en peu de temps afin de pouvoir accueillir toute la population qui affluait de Thèbes : les scribes, les ouvriers, les artisans, les paysans, les membres de la cour et les soldats. Akhetaton naquit et mourut en l'espace de 20 ans et, une fois abandonnée, elle n'accueillit plus jamais d'habitants.
Nous ne connaissons pas les origines de la Reine Néfertiti " la belle est venue ", car il n'existe pas de documents sûrs. Peut-être était-elle la demie sœur de son époux (la fille d'Amenhotep III et d'une épouse secondaire), ou bien la fille du roi de Mitanni, ou encore celle du vizir Aï (lequel allait devenir pharaon à la mort de Toutankhamon).
Très jeune épouse d'Akhenaton, elle allait donner le jour à six filles, dont trois naquirent à Thèbes. Néfertiti joua un rôle de poids dans la vie du pharaon : elle fut une adapte absolue de la doctrine atonienne, et apparut comme le symbole de l'amour conjugal et maternel. Sa beauté était telle qu'elle devint également le symbole de l'art dans la période amarnienne. Néfertiti mourut sans doute la 14ème année du règne d'Akhenaton.
Un pharaon qui se consacre totalement au culte du soleil, le affaires de politique intérieure laissées de côté, la perte de nombreux territoires en Asie, la crise du commerce extérieur et des troubles de plus en plus fréquents : un panorama aussi sombre, le peuple ne pouvait que se montrer mécontent. Aussitôt, la classe des anciens prêtres profita de ce mécontentement : il lui fut facile de convaincre et de manipuler une population qui, en réalité, avait mal compris la nouvelle religion. La suppression du culte d'Osiris (suppression totale car celui qui croyait en Aton ne pouvait pas croire en une vie après  la mort) avait été une grave erreur. Rapidement la situation échappa à Akhenaton : il ne pouvait plus compter sur le peuple (qui n'avait jamais accepter l'élimination des divinités traditionnelles), pas plus que le clergé (qui avait affiché dès le début son hostilité) et il ne pouvait pas s'appuyer sur l'armée (qui voyait en Aton le symbole de la faiblesse de la puissance égyptienne).
Nous savons qu'Akhenaton mourut la 17ème année de son règne et les légendes se créèrent autour de cette mort : son cadavre aurait été dépecé et brûlé, ou jeté aux chiens. Akhenaton devint " l'hérétique " et " le perfide ". Les noms d'Akhenaton et de sa belle épouse Néfertiti furent effacés avec acharnement de tous les monuments du pays. Pendant ce temps, à Thèbes, l'orthodoxie triomphait à nouveau et réapparaissait le nom d'Amon. 


Dernière Mise à Jour dimanche 27 octobre 2013~~ Copyright 2005 - 2013. Tout droits réservés ~~