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Champollion

 

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Dans une bourgade du Lot, un gamin de neuf ans est fasciné par l'expédition menée en Egypte par le jeune général Bonaparte. Dans cette lointaine contrée, des savants de l'expédition ont recopié les signes mystérieux de l'écriture égyptienne, les hiéroglyphes, dont la signification est perdue depuis plus de 15 siècles. Le jeune garçon ne sait pas encore qu'il leur consacrera sa vie.
Pas étonnant que le jeune Jean-François Champollion ait eu très tôt le goût des livres, il a grandit dans la librairie que tient son père à Figeac dans le Lot. Tandis que Jacques-Joseph, son frère aîné, qui partagera bientôt sa passion de l'Egypte, s'apprête à devenir bibliothécaire. Jean-François âgé à peine de 10 ans s'applique à lire Virgile en Grec. A 11 ans, il quitte Figeac pour Grenoble où il retrouve Jacques-Joseph. Sa scolarité n'est pas des plus brillantes, mais le jeune garçon s'initie dans la solitude aux antiques civilisations de l'Orient, et maîtrise bientôt l'hébreu, le chaldéen, le syriaque, l'arabe et l'éthiopien.
C'est à Grenoble qu'a lieu sa rencontre avec l'Egypte antique. Champollion se rend souvent chez le Préfet de l'Isère, Joseph Fourier qui, quelques années plus tôt, a pris part à l'expédition de Bonaparte en Egypte. Fournier a ramené des rives du Nil une collection d'objets qui éblouissent et fascinent l'adolescent. A 15 ans, il écrit à ses parents : " Je veux faire de l'antique nation d'Egyptienne une étude approfondie et continuelle ". A 17 ans, il monte à Paris pour suivre les cours de l'Ecole des Langues Orientales et du Collège de France.
A la bibliothèque nationale, Champollion déchiffre les vieux manuscrits coptes, la langue des premiers chrétiens d'Egypte, qu'il a apprise au contact d'un vieux prêtre égyptien que Bonaparte avait ramené de l'expédition française et qui est devenu son ami.

  Son travail acharné est récompensé : A 19 ans, Champollion est nommé professeur d'histoire ancienne à la faculté des Lettres de Grenoble. L'année suivante, son mémoire " L'écriture des Egyptiens " soutient l'hypothèse selon laquelle le copte serait une forme moderne de l'écriture hiéroglyphique.
A la chute de l'empire, Champollion qui est Bonapartiste, est jeté quelques temps en prison, puis se retire à Figeac de mars 1816 à octobre 1817. Loin d'être inactif, le jeune chercheur, alors âgé de 27 ans, en profite pour mettre au point un dictionnaire de la langue copte, mais surtout pour se pencher sur la fameuse " Pierre de Rosette " dont il détient une copie et qui suscite l'émoi des scientifiques depuis sa découverte.
Ce n'est pourtant pas le fameuse stèle qui va livrer les clés de l'énigme de l'écriture plusieurs fois millénaire. Un cartouche de Ramsès II recopié dans le temple d'Abu Simbel, lui fait comprendre que les hiéroglyphes peuvent représenter à la fois un objet et un son. Chateaubriand rapporte à cet instant capital de l'Histoire d'Egypte : " Champollion a déchiffré les hiéroglyphes qui semblaient être un sceau mis sur les lèvres du désert ".

  Malgré une santé de plus en plus fragile (épuisement et excitation) Champollion voyage beaucoup et fini par être nommé conservateur du nouveau département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il peut enfin penser au voyage en Egypte.
En 1828, Champollion réalise son rêve, il s'apprête à partir en Egypte à la tête de 14 savants français et toscans. Pendant 15 mois, et malgré la goutte qui le cloue fréquemment au lit, l'égyptologue sillonne le pays depuis le delta jusqu'à la 2ème cataracte, visitant tous les sites archéologiques recensés. Champollion se mêle à la vie du peuple hériter de la civilisation qu'il chérit tant (il porte un turban, des babouches, se laisse pousser la barbe, …). Mais c'est en adoptant les coutumes égyptiennes et en se désaltérant de l'eau du Nil, que Champollion contracte sans doute les maux qui vont précipiter sa fin. Champollion s'éteint le 4 mars 1832 en exprimant un ultime regrat : n'avoir pu disposer de 2 années supplémentaires pour terminer son œuvre.
Arrivé à Alexandrie me 18 Août 1828 à la tête de ma mission franco-toscane, Champollion s'enthousiasme pour le peuple et les paysages d'Egypte. A Saqqarah et à Gizeh, le premier contact avec les monuments de l'époque pharaonique est plutôt décevant. Mais à partir de novembre 1828, à Dendera, Thèbes et Abu Simbel, il en va autrement. Bouleversé par autant de beauté et de trésors historiques, l'égyptologue se met au travail avec frénésie. Partout Champollion traduit, relève soigneusement et recopie les textes hiéroglyphiques les plus divers. Parachevant son œuvre, il continu à décrypter la longues égyptienne et chaque soir, classe en 16 rubriques les nouveaux signes qu'il a découvert dans la journée. Depuis qu'il est en Egypte, il a enfin pu s'assurer du bien fondé de son interprétation des hiéroglyphes, annoncée officiellement en 1822.
A la fin de 1828, il le confirme à son maître Bon-Joseph Dacier à qui il envoie ses vœux pour la nouvelle année : " Maintenant, ayant suivi les cours du Nil depuis son embouchure jusqu'à la second cataracte, j'ai le droit de vous annoncer qu'il n'y a rien à modifier dans notre " Lette sur l'alphabet des Hiéroglyphes " ; notre alphabet est bon ; il s'applique avec un succès égal d'abord aux monuments égyptiens du temple des romains et des lagides, ensuite, ce qui devient d'un bien plus grand intérêt, aux inscriptions dans les temples, les palais et les tombeaux des époques pharaoniques.
Début mars 1830, Champollion est de retour à Paris. Une chaire d'archéologie est créée pour lui au collège de France. A peine un an plus tard, Champollion s'éteint sans même avoir vu la place de la Concorde s'embellir du fameux obélisque offert à la France en remerciement des services qu'elle a rendu au pays des pharaons.


Dernière Mise à Jour dimanche 27 octobre 2013~~ Copyright 2005 - 2013. Tout droits réservés ~~